lundi 2 mai 2011

14/12/10 Santa Fe, Second jour: Espaces et Rencontres

Ce fut une journée d'espaces différents et de rencontres multiples.

Ce matin en partant, malgré notre GPS, nous nous sommes perdus alors je m'arrête et nous  rentrons dans le premier "magasin": un bar "international" (c'est moi qui l'appelle ainsi): nous y avons bu un chocolat et savouré un croissant et pain au chocolat entourés de guides de voyages, de cartes, de drapeaux et de tout ce qu'il faut pour parcourir le monde. Un point remarquable, le rayon pour la France est le seul à avoir toute une travée à lui tout seul, les autres sont avec d'autres pays. Attrait pour la France?


même le Berry a sa place...j'aurais du vérifier pour le Château de Dangy!

 Ici se côtoient étudiants du Lycée d'en face, habitués du quartier, des touristes et ce "ranch man" de notre gération avec qui je parlerai et qui fait imprimer sa propre carte de son ranch, sur une imprimante immense, à partir d'une carte cherchée sur Internet.
Notre "fermier" qui possède un ranch de plus de 10 000 hectares, à 160km  d'ici en pleine montagne, me parlera longtemps surtout de ses ancètres: il est un mélange de Français de Gascogne, de Portuguais, Espagnol, et de Cheyenne... il me donnera l'adresse de son ranch, nous y invite... sur son Ranch passe une portion du Santa Fe trail (sentier) chemin emprunté par les pionniers et leurs chariots;  il était en train d'acheter un xème livre sur l'histoire de ces pionniers sur ce chemin...

Seconde étape: la plus ancienne église des US. Là en fait nous apprendrons que les premiers "colons" ne débarqueront pas à Boston avec le bâteau la  "Mayflower" en 1620 mais il arriveront ici dès 1605, colons espagnols avec les pères franciscains. Ils utiliseront très vite les "indiens adobe"  (adobe = construction en terre et brique) et donc cela désigne les "indiens" sédentaires des pueblos, à différencier des indiens nomades comme les Cheyennes ou Apaches. Avec les indiens Adobe avec qui ils s'allieront  ils construiront cette première "mission".



A l'intérieur entre autre cette cloche de 1356 ramenée d'Espagne et qui sonne merveilleusement. A moi de résonner comme elle!

Là, des traces d'une coutume et d'un rite "touchant": j'aime les traditions, les rites et les mythes: ils révèlent souvent des comportements très profonds, si avec nos esprits matérialistes et scientifiques l'on peut décoder. Attention avant de balayer tout cela d'un revers de la main. Sur les montants de la cloche sont cloués des "signes": formes de prières. 


Coeurs, jambes, bras, têtes... il s'agissait en fait d'une demande, d'une prière matérialisée,  soit suite à une peine de coeur, soit parce que l'on avait une maladie de coeur, soit un problème avec un bras ou... Sur le montant de cette cloche et comme à chaque fois réveillée par son tintement, la vie de ces personnes, des morceaux de vies.....
Dans ce lieu découverte aussi du pragmatisme "américain"! choquant pour Lucie et moi. En plein milieu de ce magnifique plafond sculpté en bois, la verrue d'un appareil d'air conditionné. Comme me le dira le frère franciscain à qui j'en parlerai: ce qui compte, aux US, c'est l'aspect pratique et pas l'esthétique; il le regrette d'ailleurs.


Notre journée se poursuivra d'ailleurs dans l'Esthétique, "Canyon road", là où se situent les galeries d'art... que de galeries sur 3 ou 4 km...  de quoi réfléchir au sens de la beauté dans nos vies, l'intérêt de s'entourer de "choses" belles... et pourquoi certains sont sensibles et pas d'autres?


Nous avons rencontré cette dame très élégante, Beverly Jean, peintre, reconnue dans le monde entier pour ses fleurs... (http://www.beverlyjeanfineart.com/) elle nous invitera à venir visiter sa demeure où elle garde ses peintures originales les plus belles. Nous irons peut-être lui rendre visite demain.

Plus ici,  un clin d'oeil sur la diversité et paradoxe américains:  à l'entrée d'une galerie, cette inscription: "Jésus a dit: achetez de l'art pop" "Moïse a dit: achetez des peintures de cowboy".

en contre pied à ces affiches et panneaux rencontrés surtout en Oklahoma, Kansas et Texas où sur le bord des routes vous avez des versets de la bible et des évangiles.

"placez votre esprit dans ce qui est au dessus, non sur ce qui est sur terre."


Au détour d'un chemin un panneau: "Audubon". Ce nom français nous interpelle, nous allons voir. Nous apprendrons que Audubon était un personnage entomologiste au 18ème siècle,  peintre animalier. Il donnera son nom à cette institution en pleine campagne et qui défend l'environnement


Lucie s'entretiendra avec une américaine parlant couramment le Français. Née à Paris en 1946, ses parents juifs sont partis aux US début 50 pour faire que leurs deux filles aient une autre vie. Ils auront le souci de  toujours leur parler en français. Actuellement elle écrit sa biographie, est photographe et publie ses photos. (www.rosiemcgee.com)

Ce soir, Lucie tombe en arrêt devant une galerie d'art et bijoux (http://lunafelix.com/) ; sa qualité d'observatrice décèle une finesse et "richesse" que je n'aurai pas vu: les couleurs, l'agencement, les meubles, et surtout des tapis très précieux car au poil ras sur le sol, surtout leur nombre et disposition. Nous entrons, admirons, parlons entre nous... la "propriétaire" arrive, "Luna"... et dans un français  parfait nous parle d'elle et de sa vie: née au Maroc, pied noir, juive, puis immigrée ici; la deuxième fille d'une famille; "vilain petit canard", il lui faudra se battre pour imposer son désir et sa volotné d'être artiste et elle réalise surtout des bijoux en or, ce qui fera sa fortune car elle sera la première à Santa Fe il y a 20 ans à faire des bijoux en or. Nous parlerons de sa vie, de nos vies... Alors que nous étions déjà sortis du magasin, je reviens, car des rencontres de ce genre il faut les saisir, et je l'invite à dîner avec nous, ce soir. Non disponible, elle nous invite à venir chez elle, demain, elle nous recevra comme hôtes. Nous accepterons sans doute. Demain nous le dira.

Fin de la journée, on nous indique un endroit pour dîner avec piano bar: pianiste excellent... entre les chansons traditionnelles, et un Porgy and Bess époustouflant de Gerschwin... avec la bonhomie américaine,  des hotes de passage d'un théatre de Virginie chanteront avec lui... il interprètera à notre intention une chanson française: A Paris.....

Et Lucie, qui se demandait comment elle vivrait le fait de ne pas entendre de langue française, a en fait l'opportunité de parler francais tous les jours, car cette attirance pour notre langue existe toujours. A  Chicago, aujourdh'ui, un lycée français reçoit essentiellement les enfants  des familles huppées américaines.

Dernier clin d'oeil "français":  sur notre note de repas, notre serveuse, jeune, marquera: "merci beaucoup à vous". Elle me demandera même si elle a bien orthographié "beaucoup". Elle avait appris le français à l'Université.

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